23 Mai Un préfet très (trop) politique.
Poitiers, le 23 mai 2023
Après avoir attaqué au tribunal administratif notre participation au capital d’une SCIC permettant de développer une production alimentaire de proximité pour les enfants de Poitiers.
Après avoir attaqué au tribunal administratif une subvention votée à l’unanimité à Alternatiba, association organisant le village des alternatives, questionnant le monde qui nous entoure et identifiant des horizons positifs pour demain.
Aujourd’hui le Préfet de la Vienne poursuit ses attaques répétées envers notre action municipale. Une troisième fois, et à nouveau sans échange préalable aucun, il renvoie sans sommation la collectivité devant le tribunal administratif pour dénoncer le recrutement de la directrice générale des services de Poitiers et Grand Poitiers.
Il appartient désormais à la justice de se prononcer sur le fond. Mais à chaque fois, on ne peut que dénoncer l’inélégance républicaine de la procédure : il est d’usage que les doutes sur la légalité d’un acte municipal fassent l’objet d’échanges entre la Préfecture et la Mairie, et éventuellement d’un recours gracieux avant d’en arriver à un déféré face au tribunal administratif.
On ne peut que déplorer l’incarnation très politique de la fonction préfectorale, censée représenter l’Etat, sa neutralité, sa réserve. Jamais la Ville de Poitiers n’aura fait l’objet d’un tel zèle dans les renvois au tribunal administratif ! A l’heure où rétablir l’éthique dans les institutions est plus que jamais indispensable pour rétablir la confiance des citoyens, l’usage partisan des moyens de l’Etat est préjudiciable.
Mais surtout, alors que depuis 2020 près de 13000 élus locaux ont démissionné, dont près de 1300 maires, l’Association des Maires de France alerte sur les conditions d’exercice du mandat municipal en raison, notamment, du manque de soutien de l’Etat. Accompagner et conseiller les territoires, en première ligne, quand tout le monde dit que l’échelon local est le bon niveau de réponse, devrait être l’objectif premier de l’Etat dans ses relations avec les collectivités. Au lieu de ça, on assiste à une dérive inquiétante allant dans le sens d’un contrôle renforcé, et d’une politisation des relations, envers des conseils municipaux pourtant légitimement élus.
Les élu·es du groupe Poitiers Collectif