1815. C’est le nombre de témoignages reçus par la plateforme d’écoute de l’association SOS Homophobie en 2020. Ces 1815 témoignages font état de 1369 situations de LGBTphobie en France durant l’année écoulée : insultes, violence physique, rejet, discrimination, diffamation, menaces, harcèlement, dégradations de biens matériels… La lecture de ces témoignages fait froid dans le dos, et pourtant ils ne recouvrent qu’une petite partie des agressions vécues par les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, intersexes… qui dans de nombreux cas ne sont tout simplement pas signalées.
Du fait du contexte sanitaire très particulier, 2020 n’a pas été une année comme les autres, y compris, malheureusement, pour les violences et actes LGBTphobes. Marquée par les deux confinements, elle a vu la fermeture prolongée de nombreux lieux publics. En conséquence, si les actes de violence, d’insulte ou de rejet envers les personnes LGBT ont diminué dans l’espace public, ils se sont manifestement concentrés dans l’espace privé, le plus souvent à l’intérieur même de la cellule familiale. Près d’un cas signalé à l’association sur sept provient ainsi de la famille ou de l’entourage proche de la victime.
En tant qu’élu.e.s municipaux, notre rôle est de garantir à toutes et tous le droit de vivre paisiblement dans la ville et de trouver sa place dans l’espace public, quelle que soit son identité de genre ou son orientation sexuelle. C’est pourquoi, depuis le début de notre mandat, nous sommes fermement engagé.e.s pour faire de Poitiers une ville accueillante, une ville tolérante, une ville sans discriminations d’aucune sorte. Nous accompagnons les associations qui œuvrent au quotidien pour écouter, soutenir ou venir en aide aux personnes LGBTQI+ et nous nous associons aux actions de visibilité (comme la Semaine des Visibilités organisée en mars dernier). En interne, nous amorçons les travaux pour former les agent.e.s de la collectivité et les personnels éducatifs sur ces enjeux, et plus généralement sur l’égalité des droits.
La lutte contre les violences et les discriminations envers les personnes LGBT est un combat de tous les jours, et un combat qui reste à mener à tous niveaux – en témoigne, entre mille autres exemples, la persistance en France de « thérapies » de conversion. Il en va de la liberté de chacun à être, à aimer, à se construire, à trouver sa place dans la société. Si les pouvoirs publics peuvent agir et prendre part à ce combat, la mobilisation de chacune, de chacun est nécessaire. C’est ensemble que nous pourrons faire de Poitiers une ville résolument solidaire et riche de sa diversité.