Lors de ce conseil municipal du 10 février 2025, nous avons eu à débattre autour d’un voeu soumis par les groupes d’opposition. L’objet de ce voeu était de demander « la réalisation d’une étude contradictoire sur la structure du parking afin de confirmer ou non l’utilité de sa fermeture », ainsi que des aides pour les commerçants, la mise en place d’un calendrier clair et la saisie de Grand Poitiers sur l’ensemble de ces sujets.
Si nous n’avons pas souhaité soumettre au vote ce voeu, ce fut pour nos élu·es l’occasion de répondre et d’informer sur la situation du parking et de la place Notre-Dame.
Des mesures immédiates pour assurer sécurité et l'accessibilité du centre-ville
Frankie Angebault a pris la parole pour revenir sur la fermeture du parking Notre-Dame et les décisions qui ont été prises dans la foulée.
Il rappelle tout d’abord que c’est une décision imposée par des impératifs de sécurité et que nous n’avons pas voulus. « Quand des experts et des bureaux d’études chevronnés nous indiquent qu’il y a un risque pour les usagers, nous n’avons pas d’autre choix que de fermer ce parking. ».
Par ailleurs, Frankie rappelle les mesures d’urgences qui ont été mises en place pour répondre à cette fermeture et limiter son impact, aussi bien pour les usagers que pour l’accessibilité du centre-ville :
- Une solution alternative a été proposée aux abonnés du parking Notre-Dame, qui ont été relogés dans d’autres parkings de la Ville.
- Des travaux de sécurisation ont été engagés sur les niveaux -2 et -3, pour un montant total de 3,3 millions d’euros.
- Des mesures ont été prises pour maintenir l’attractivité et l’accessibilité du centre-ville : gratuité des bus tous les samedis, mise en place d’une navette gratuite et extension du parking du Palais de Justice.
Concernant les perspectives pour l’avenir du parking Notre-Dame, Frankie Angebault a expliqué que la priorité était de réaliser des études approfondies pour déterminer la faisabilité des différents scénarios possibles, tout en examinant les options de financement. Il a rappelé que le budget dédié au parking dépend d’un budget annexe, avec un fonctionnement autonome des autres budgets municipaux :
« Ce budget annexe, nous l’avons récupéré dans un état déplorable en 2020. Depuis, nous avons travaillé à l’améliorer progressivement tout au long du mandat. »
Frankie Angebault conclut en indiquant que Grand Poitiers est encore en train d’étudier la situation, qu’aucune décision n’est prise pour le moment et que toutes les options sont ouvertes.
Valoriser le centre-ville : un discours positif pour des réussites locales
Julie Reynard, quant à elle, a répondu sur la santé du centre-ville et de ses commerces en assumant un discours positif sur le centre-ville pour valoriser les efforts et les réussites locales.
Elle a d’abord souligné l’importance du dialogue transparent et constant avec les commerçants : « que ce soit lors de réunions, d’échanges individuels ou par voie de presse, nous avons toujours tenu un discours clair, en rappelant les actions mises en place par la Ville et Grand Poitiers. »
Rejetant le « Poitiers bashing » ambiant, elle a préféré mettre en lumière les bonnes nouvelles :
- Classement national : Poitiers s’est une nouvelle fois classée deuxième des villes moyennes dans l’étude Arthur Loyd 2024, figurant dans le top 5 sur des thématiques comme la vitalité économique, l’accueil des entreprises, le cadre de vie et les transitions.
- Nouvelle dynamique commerciale : Ces derniers mois, le centre-ville a vu l’arrivée d’enseignes nationales (Starbucks, Orange, Mamie Bigoude, La Chaise Longue) et de nombreux commerces indépendants (Exofresh, Notre Dame Primeur, La Frite Belge, D’Oh Donuts, Mimosa, Séoul & So, entre autres). Elle a salué le travail du service Économie de Proximité, qui facilite les installations commerciales grâce à une commission spécifique regroupant urbanisme, hygiène, ERP et autres services.
- Vacance commerciale sous contrôle : Poitiers affiche un taux de vacance commerciale de 9,35 % en 2024, bien en dessous de la moyenne nationale de 13,40 % pour les communes engagées dans le programme Action Cœur de Ville.
Julie Reynard a également souligné que les flux piétons sont en hausse, notamment pendant les fêtes de fin d’année, malgré un contexte économique morose au niveau national. Cependant, elle a tenu à rappeler que si la Ville œuvre pour rendre le centre-ville attractif avec des événements tout au long de l’année, elle ne peut être tenue responsable des décisions d’achat des consommateurs.
Elle a critiqué fermement les discours alarmistes relayés par certains élus et commerçants mécontents, notamment sur des pertes de chiffre d’affaires non vérifiées : « Propager l’idée reçue que le centre-ville n’est pas accessible, c’est clairement leur tirer une balle dans le pied »
Pour conclure, Julie Reynard a appelé à une communication constructive et à une collaboration plus unie pour continuer à valoriser le centre-ville : « Travaillons ensemble, d’une seule voix, pour faire aimer et consommer en centre-ville ». Elle a invité à regarder la vidéo inspirante de la marque poitevine de streetwear Hologram, portée par trois entrepreneurs locaux, comme exemple de ce que les talents locaux peuvent accomplir pour promouvoir Poitiers.
Être responsable et faire les choses dans l'ordre
Léonore Moncond’huy a d’abord voulu réaffirmer l’ordre dans lequel se font les choses : d’abord les études, définir ce qui est possible d’un point de vue technique et budgétaire, ensuite les décisions. Et lorsque le moment des décisions sera venu, elle le réaffirme, comme cela a toujours été dit depuis la fermeture : « pour nous il est essentiel de réouvrir ce parking ».
Il ne s’agissait pas seulement de réaffirmer cette position, il s’agissait également de réaffirmer son soutien aux actions entreprises par Grand Poitiers en matière de mobilités alternatives et de stationnement, notamment l’étude sur les modes de gestion des parking qui est en cours et qui devra permettre d’améliorer la qualité des services.
Cela étant dit, Léonore Moncond’huy a souhaité réagir à la formulation de ce voeu, qu’elle qualifie d’indécente.
Tout d’abord, en rappelant les responsabilités historiques des anciens élus dans cette situation. « La fermeture du parking Notre-Dame est directement liée à votre gestion passée. Pendant plus de 50 ans d’existence, aucune étude structurelle n’a été réalisée sur ce parking, et aucune provision pour investissement n’existait à notre arrivée. Aujourd’hui, vous nous reprochez de réagir en urgence pour sécuriser cet équipement, alors que vous n’avez rien fait pendant des décennies. »
Léonore Moncond’huy a également pointé les formulations ironiques et ambiguës de l’opposition, notamment sur la nécessité de cette fermeture, qu’elle juge irresponsables :
« Sous-entendre que cette fermeture n’était peut-être pas nécessaire revient à minimiser une question de sécurité. Faire de l’ironie sur un sujet aussi grave montre un manque de responsabilité et d’humilité de la part d’élus qui ont occupé des fonctions de premier plan. »
Par ailleurs, dans un tel contexte, Léonore Moncond’huy a insisté sur l’irresponsabilité de relayer des chiffres non vérifiés comme la baisse de 30% de chiffre d’affaire et de les présenter comme des vérités générales alors même que cela ne correspond pas aux données objectives produites par l’Observatoire du Commerce de la CCI, ni aux flux recensé par My Traffic qui montrent que les fréquentations du centre-ville ont dépassé leur niveau pré-COVID.
Léonore Moncond’huy a ensuite mis en avant les actions concrètes entreprises par la majorité pour soutenir le centre-ville et les commerces. Des investissements tout d’abord avec 2 millions d’euros consacrés prochainement à la rénovation des Halles, 6 millions pour la rénovation de Notre-Dame et une réduction des droits de terrasse sur la place Notre-Dame. Des aménagements également avec la mise en place d’un espace convivial aux Halles, qui connaît un succès croissant et tenue régulière d’une commission de suivi en collaboration avec la CCI et Poitiers Le Centre (PLC).
Enfin, elle a critiqué le discours populiste et démagogique de l’opposition, qu’elle considère comme un obstacle à un débat démocratique de qualité :
« Remettre en question les études techniques, inciter à la méfiance envers les services de nos collectivités et propager des idées fausses, c’est verser dans la démagogie et le populisme. Ces excès ne servent ni les commerçants, ni les habitants, ni la vie économique du centre-ville. »