Poitiers, le 25 avril 2023
Hôtel de ville, écoles, maisons d’habitation, Palais, Eglise Notre Dame, commerces, le centre ville de Poitiers est, semaine après semaine, couvert de tags. Les tags sur les monuments historiques ou les lieux de pouvoir concentrent les réactions, mais ils dégradent l’ensemble des biens qu’ils soient publics ou privés.
Les luttes en cours sont légitimes, qu’elles soient organisées contre les réformes du gouvernement ou contre les méga-bassines, en soutien aux victimes de violences policières à Sainte-Soline ou ailleurs. Nous contribuons à ces luttes, et nous apportons notre plein soutien aux victimes de ces violences.
Néanmoins, il nous semble que recouvrir une ville de tags, aux propos plus ou moins construits et cohérents, dessert la lutte, ternit l’image des manifestant.e.s et de la collectivité, fait supporter aux agents de la ville une charge de travail supplémentaire et fragilise, encore, les finances des collectivités. Alors que l’Etat est le principal responsable, ce sont aux collectivités, toujours en première ligne, de réparer et nettoyer les dégradations qui ont lieu.
Le groupe Poitiers Collectif souhaite aujourd’hui prendre la parole car, quelles que soient les réactions de la collectivité vis-à-vis de cette forme d’expression, nous sommes toujours l’extrême de quelqu’un : notre droite nous assimile à l’extrême gauche parce que le nettoyage n’est pas assez rapide et que nous tolérons les collages féministes, notre gauche nous assimile à la droite réactionnaire parce que nous dénonçons les dégradations et assumons de condamner les appels à des réponses violentes.
Nous souhaitons ici réaffirmer que la contestation est nécessaire, que notre système démocratique ne peut la faire taire de manière autoritaire et qu’interdire l’expression ne la tue pas. Cette contestation ne peut se faire ni dans la violence, ni dans la dégradation des biens d’autrui, qu’ils soient publics ou privés.
Les élu·es du groupe Poitiers Collectif