Compte rendu – Plénière n°5 – 19 mars

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groupe de participants à la plénière

 

 

  1. Témoignage de Rodolphe Joubert & James Renaud, TriPlus-La Regratterie

Récit de la genèse de TriPlus, dans un contexte de faible présence des déchetteries en France et de difficile insertion des jeunes à engagée une démarche qui embrasse ces deux sujets, collecte des déchets, et insertion par l’activité économique des jeunes en difficulté

Création de TriPlus en 1989 avec 3 objectifs : Trier ses déchets, privilégier le recyclage, neutraliser les produits toxiques

Premier président = un chef d’entreprise d’une structure de plus 500 salariés à c’était important pour être entendu, c’est toujours le cas aujourd’hui (malheureusement), il faut des porteurs de projet qui ont une certaine carrure…

Beaucoup de communication aujourd’hui sur le volume de déchets triés mais on ne dit pas toujours ce qu’ils deviennent (incinération, exportation à l’étranger…)

A l’origine, la municipalité ne croyait pas en la volonté des citoyens à trier leurs déchets. Après de longues discussions, création de trois déchetteries à Poitiers au début des années 1990 et organisation des premiers ramassages, mise en place de recyclage PVC, de plateforme de compostage, etc.

Marché perdu par TriPlus, mise en sommeil de l’association en 2009 à Cita Veolia -20% pour avoir le marché ; tous les contrôles qu’a subi TriPlus n’ont jamais concerné les grands groupes

Question centrale des marchés publics dans la gestion des municipalités, et du recours à la clause d’insertion à réelle montée en compétences des services techniques, mais ont tendance à être plus favorables aux grosses structures privées

La Regratterie : une nouvelle génération, qui voulait, dans le prolongement de TriPlus, limiter l’enfouissement et l’incinération de déchets et apprendre à les valoriser, en proposant i) des activités manuelles de réparation et ii) l’utilisation de déchets comme ressources pour la création artistique.

Utilisation des fonds de l’association TriPlus pour lancer La Regratterie, rue Jean Mermoz : mise en place d’une matériauthèque, une galerie d’œuvres créées à partir de « déchets » et programme d’ateliers à loyer très lourd à supporter, d’où le déménagement de La Regratterie + ouverture d’une galerie à côté de l’Envers du Bocal pour davantage de visibilité 

  1. Historique de la démarche Poitiers Collectif et débat sur la gouvernance

Historique de la construction de Poitiers Collectif

« On ne trouve pas le nom des « adhérents » au projet sur le site internet »

« Vous êtes les alliés des marcheurs même si ce n’est pas votre but premier »

« Vous ressemblez plus à une entreprise qu’à un mouvement citoyen »

« Vous êtes le bras armé d’Alain Claeys »

« Pourquoi vous n’allez pas discuter avec Osons Poitiers ? Vous partagez les mêmes valeurs non ? »

« Vous êtes des carriéristes qui veulent juste une place d’élu »

« De toute façon, ce projet c’est qu’une façade à EELV qui tire les ficelles »

« C’est un peu flou votre truc, vous êtes qui ? »

« A ce qu’il paraît, il y a une fusion PS – Poitiers Collectif qui se prépare »

De nombreuses rumeurs circulent sur Poitiers Collectif. Bien que nous soyons vigilants à être transparents, certains retours nous font craindre de ne pas l’être assez. Nous avons donc pris la décision de vous livrer l’historique de la construction du projet et notamment les rencontres avec les partis politiques ces derniers mois.

Au printemps 2018, nous sommes quelques poitevins et poitevines à échanger de manière informelle sur notre volonté commune de nous lancer dans une démarche politique un peu décalée des fonctionnements habituels. Nous étions alors une petite dizaine. Parmi nous, des personnes encartées, d’autres plutôt réfractaires aux partis politiques. Certains avaient déjà vécu l’expérience « Avenir Collectif » à l’occasion des législatives de 2017.

Notre priorité : construire une démarche permettant d’aboutir à des propositions programmatiques réellement construites de manière ouverte, participative et démocratique, et penser « projet » avant « candidats ». Nous voulions ainsi proposer une alternative à un paysage politique traditionnel misant sur l’incarnation d’un projet par un individu. Un individu qui construit sa liste en allant chercher des personnalités pertinentes, constructives pour l’élection.

C’est pourquoi nous ne retrouvons pas les noms des personnes engagées dans le collectif : il n’y a pas de carte d’adhérent à l’entrée, il n’y a pas une ou deux personnes qui sortent du lot, mais un ensemble de citoyens qui sont là pour apporter leur contribution, qui se retrouvent dans les valeurs et la démarche.

Avant de lancer Poitiers Collectif – qui n’avait pas de nom à cette période – nous souhaitions élaborer collectivement les fondations de notre démarche, qui s’échelonnerait sur presque deux ans. C’est d’abord par le bouche-à-oreille que le groupe de dix s’est rapidement retrouvé à une trentaine. Les premières réunions nous ont permis de construire la mosaïque de valeurs et la première version de notre Charte évolutive, accessible sur notre site Internet. Il était nécessaire de faire du commun, de poser sur le papier les grandes valeurs qui nous rassemblaient.

Nous avons ensuite pris l’initiative de rencontrer quelques partis politiques présents à Poitiers afin de leur présenter la démarche naissante et, pourquoi pas, de les convaincre d’inviter leurs membres à participer aux travaux en jouant le jeu de notre démarche non partisane. Nous avions aussi la volonté, déjà, de ne pas « partir de zéro » et de nous appuyer sur leurs travaux dans le cadre municipal. Parmi eux, les composantes qui faisaient Osons Poitiers en 2014 (EELV, NPA, Ensemble, Parti de Gauche), Nouvelle Donne, le Parti communiste français, Génération.S, les jeunes communistes. Nous avons défini un cadrage pour ces rencontres, le même que les rendez-vous avec la presse : être deux minimum, et que ce ne soit pas toujours les mêmes personnes. Un compte-rendu oral et/ou écrit devait être réalisé à chaque fois au groupe en plénière de Poitiers Collectif.

En mai 2018, nous avons commencé par rencontrer le bureau d’EELV dans leur local. Parmi la trentaine de membres dans Poitiers Collectif à ce moment-là, quelques-uns étaient également militants EELV. Nous étions deux à présenter les premières idées de ce que pourrait être Poitiers Collectif. Le parti annoncera son soutien à Poitiers Collectif en octobre 2018, dans le communiqué de presse disponible à ce lien.

Début juillet, nous avons proposé aux partis précédemment mentionnés de participer à une réunion de présentation de Poitiers Collectif. Étaient présents EELV, deux personnes se présentant comme membres d’Osons Poitiers, et deux de Génération.S. Nous avons vécu la réunion comme un moment assez violent, avec des échanges très virulents sur la concurrence que Poitiers Collectif pourrait représenter pour d’autres démarches existantes, ou une menace pour l’union de la gauche. L’expression négative de certains invités concernait aussi le fait que Poitiers Collectif ferait  table rase du passé en ne tenant pas compte de l’existant, voire en copiant les méthodes déjà existantes.

Suite à cette rencontre, en juillet 2018, nous avons sollicité une rencontre auprès d’Osons Poitiers en envoyant un mail à l’adresse collective du groupe. Nous ne savons pas comment l’information a circulé auprès de leurs participants, mais nous étions deux « non encartés » à déjeuner avec 4 personnes dont des représentants d’Ensemble et du Parti de gauche. La rencontre fut courtoise et il nous fut proposé de rejoindre la dynamique Osons existante. A aucun moment de cette rencontre ne fut envisagée une remise à plat du fonctionnement et une souplesse quant à la gouvernance interne existant dans leur organisation. Nous proposions une autre manière d’aborder les choses, « hors partis et hors parti-pris », et n’avons pas eu le sentiment de trouver un écho et un accueil favorable à notre démarche. Aucune suite n’y a été donnée, si ce n’est l’invitation d’Alternatiba à participer à une réunion commune autour du Plan alimentaire territorial le 04/03, que nous avons relayée à tous les participants de Poitiers Collectif via la newsletter.

Dans le même calendrier, des militants de Nouvelle Donne ont été consultés, et sont impliqués depuis le début dans la construction de Poitiers Collectif. Pour l’instant, le parti ne soutient pas la démarche officiellement.

En décembre 2018, nous étions trois à rencontrer les jeunes communistes. La démarche intéresse, mais aucun positionnement ne sera pris avant les européennes. Il est possible que des militants JCF s’impliquent par la suite dans les groupes de travail.

Il en va de même pour le parti communiste français dont nous avons rencontré deux membres en janvier 2019.

Si nous n’avons pas formellement rencontré d’autre parti, c’est avant tout par manque de temps de notre part : nous avons préféré prioriser notre énergie sur la mise en route de la démarche publiquement. Néanmoins, nous n’avons refusé aucune sollicitation formelle d’une autre organisation politique qui aurait souhaité nous rencontrer. Nous rappelons que nos réunions sont, par nature, ouvertes à tous ce qui inclut, bien sûr, les citoyens encartés. De même, nous sommes ouverts et prêts à répondre à toute sollicitation politique qui nous parviendrait et nous permettrait de pouvoir présenter notre démarche.

Aujourd’hui, Poitiers Collectif intrigue, intéresse, séduit et les sollicitations informelles sont régulières. Les interpellations sur les réseaux sociaux, les présences de personnalités à nos événements, conduisent à intensifier les projections d’ordre « politique » sur Poitiers Collectif.

Nous ressentons le besoin, dans le groupe de coordination, de vérifier auprès de la plénière que les principes de gouvernance que nous nous appliquons jusqu’à présent sont suffisants pour encadrer ces liens avec les organisations politiques, et de maintenir la confiance envers la démarche et son groupe de coordination. C’est pourquoi nous mettons cette question à l’ordre du jour de cette cinquième plénière.

 

Chaque participant est invité à inscrire sur des post-it son sentiment vis-à-vis de la démarche, ce qui va, ce qui ne va pas, ce qui l’a fait venir, ce qu’il aimerait voir changer, etc.

Deux participants lisent à voix haute les post-it, puis échanges ouverts :

  • Question de la faible visibilité de Poitiers Collectif alors que c’est une démarche intéressante à utiliser la presse écrite, la radio pour faire parler de la démarche
  • Le « tout-numérique » implique des certaines catégories de population ne sont pas touchées par la communication ; en revanche, c’est une réussite si on considère le nombre important de jeunes dans la salle, alors que les partis sont vieillissants
  • Parole d’une citoyenne qui évoque la difficulté de prendre la parole dans ce type d’assemblée lorsqu’on est timide, mais félicite l’effort de faire circuler la parole
  • Rappel sur l’ouverture des groupes coordination et communication (et des groupes de travail thématiques bien évidemment), tout le monde est invité à participer/contribuer
  • Communiquer davantage sur les valeurs, sur ce qui nous réunit, pour attirer de nouvelles personnes, rendre les motivations et l’ancrage de Poitiers Collectif plus lisibles
  • Désaccord avec le fait qu’il faille laisser à l’entrée sa casquette d’associatif, car ça fait partie de nos identités à réaction d’un autre participant qui considère que c’est tout aussi important de laisser sa casquette d’associatif que de politique
  • Fréquence insuffisante des plénières pour vraiment prendre le temps d’échanger : plutôt jouer sur la fréquence des événements que leur durée
  • Il faut faire attention à l’anti-partis politiques, rester dans une posture bienveillante
  • Organiser plus de formations car tout le monde n’est pas au même stade de connaissances
  • Faire du nouveau, c’est arrêter de parler gauche-droite, Poitiers Collectif sera tous ceux qui souhaitent rejoindre la démarche
  • Ne pas passer du temps à parler de ce qui ne va pas, mettre son énergie sur les propositions ! « Arrêter les tirades sur la bienveillance et les méthodes, il faut passer à l’action »
  • Plusieurs personnes réitèrent la confiance qu’ils ont envers la coordination et plus généralement envers tous ceux qui participent activement à la vie du collectif ; on est au clair sur la méthode, il faudrait réinjecter plus de débat d’idées dans les plénières désormais
  • Invitation à dépasser les querelles Poitiers Collectif-Osons pour conduire une liste dépassant les clivages partisans ; réaction sur le fait que ce n’est pas tant le sujet et qu’il faut avancer dans notre démarche, conformément au calendrier que nous nous sommes fixés
  • Eléments de communication un peu trop intellectuels, trop écrits, penser des supports plus visuels et des messages plus directs

Suite à cet échange, il nous paraît important de nous doter de nouvelles règles afin que le fonctionnement de notre collectif s’adapte chemin faisant, et donc de proposer des amendements à la Charte d’ici la prochaine plénière (mardi 9 avril). La plénière mandate trois groupes, constitués de volontaires, pour réfléchir

  • au rôle et à l’organisation des plénières (Julie F, Maryse, Ombelyne, Serge, Pierre, Bastien)
  • à la position à adopter vis-à-vis des sollicitations (politiques) extérieures (Marie, Christine, Lola, Léonore, Charles, Frédéric, Anthony, Bastien)
  • au renforcement de notre visibilité et à la diversification des canaux de communication (Julie R, Charles, Didier, Robert)

N’hésitez pas à rejoindre ces groupes si vous souhaitez participer à l’évolution de la Charte de Poitiers Collectif !