Poitiers Collectif fait partie des « dix villes à suivre » selon le média national indépendant Bastamag.
L’article intégral de Barnabé Binctin, en date du 16 décembre 2019, à lire sur le site de Bastamag .
« Des listes « participatives », ou rassemblant un large éventail de partis à gauche, comptent incarner l’alternative pour les élections municipales de 2020. Leur point commun : la justice sociale, l’écologie, et le désir de renouveler la démocratie locale. Tour d’horizon avec dix villes emblématiques.
Non, la politique n’est pas, toujours et partout, qu’un éternel recommencement. Une longue litanie de promesses de rassemblement et de vœux de participation se fracassant sans cesse à la table des négociations, à l’approche d’un nouveau scrutin. Certes, dans les rangs de la gauche et des écologistes, les tentations autonomistes et les guerres d’ego n’ont pas disparu, loin de là – elles trouvent même cours, parfois, chez ceux-là même qui les dénonçaient il y a peu… Pourtant, avec 35 000 communes au total, les élections municipales de mars 2020 offrent heureusement quelques espaces de dissidence.
Sur différents territoires dans l’Hexagone, de vraies dynamiques collectives et citoyennes émergent et veulent réenchanter l’horizon politique. Avec des chances de victoire variables et, selon le contexte et l’histoire, des approches différentes dans leur rapport aux partis ou dans leur gouvernance. Mais avec, en partage, des idées communes autour de l’écologie, de la justice sociale, des biens communs et de la démocratie locale. Et avec l’espoir, aussi, de transformer une certaine façon de faire la politique. Voici un petit tour de France, non-exhaustif, des quelques listes « citoyennes-écolo-de gauche » à suivre aux prochaines municipales. La gauche se reconstruira-t-elle par en bas ? »
[…]
« À Poitiers, une dynamique citoyenne qui tente de s’imposer aux partis
« L’envie d’être acteur, et plus seulement spectateur », c’est ce qui a poussé Charles Reverchon-Billot, avec une dizaine d’autres personnes, à se lancer dans l’aventure d’une liste citoyenne à Poitiers (90 000 habitants). Devenue « Poitiers collectif », lancée le 18 octobre 2018, elle a depuis reçu le soutien de plusieurs formations politiques parmi lesquelles EELV, Génération.s, Nouvelle Donne et probablement le Parti communiste. Avec une règle très simple : la porte est ouverte, mais « chacun laisse sa casquette de parti à l’entrée, poursuit celui qui est devenu directeur de campagne, depuis. On a rencontré toutes les forces de gauche, et on les a toujours invitées à nos réunions, mais on ne veut pas rentrer dans des logiques de tractation partidaires. »
Une démarche qui fait de Poitiers collectif l’une des têtes de pont des listes dites « citoyennes ». Une quarantaine d’entre elles s’étaient justement donné rendez-vous dans la préfecture de la Vienne, fin septembre, pour la « Rentrée des Initiatives citoyennes », afin de partager leurs expériences aux côtés de réseaux de démocratie participative (Tous Élus, La Belle démocratie, La Bascule, etc.).
Depuis, la tête de liste a été désignée : Léonore Moncond’huy, 29 ans, chargée de projet dans la coopération internationale. Mais aussi conseillère régionale EELV Nouvelle-Aquitaine. Ce qui a pu faire grincer quelques dents au sein du collectif, ce que le processus de désignation a justement permis de faire entendre : « Nous avons procédé à une élection sans candidat, et son appartenance politique fut la principale source d’objection. On en a longuement débattu, et au final, si cela avait été trop problématique, elle n’aurait pas pu être désignée », assure Charles Reverchon-Billot. Avec 70% de non-encartés parmi les 20 premiers désignés, la liste Poitiers Collectif veut croire en ses chances et aux premiers échos positifs pour ravir cette ville, historiquement socialiste ».