ENGAGER UNE TRANSITION GLOBALE VERS DES MOBILITÉS DOUCES ET COLLECTIVES

La mobilité est l’un des grands enjeux des prochaines décennies. D’un côté, nous héritons d’un territoire morcelé où l’on vit quelque part et où l’on travaille ailleurs, nous contraignant à utiliser quotidiennement une automobile. De l’autre, le trafic routier, et surtout les voitures individuelles, sont le principal émetteur de gaz à effet de serre et un contributeur majeur à la pollution de l’air sur le territoire de Grand Poitiers. L’équation semble impossible à résoudre, et pourtant, c’est un impératif écologique (climat, qualité de l’air) et social (la dépendance à la voiture crée des inégalités sociales criantes).

Poitiers Collectif s’engage résolument en faveur des mobilités actives (à pied, à vélo…) et des solutions de mobilités collectives (transport en commun, autopartage, covoiturage…). Nous structurerons un plan stratégique de long terme sur le déploiement massif d’une offre de mobilité douce accessible à tous.

Notre priorité ? Faire en sorte que les transports collectifs soient plus fréquents, plus fiables, qu’ils maillent mieux le territoire, pour que prendre le bus ne soit plus une contrainte, mais un choix équivalent. C’est aussi une question d’égalité : chaque habitante et habitant de Grand Poitiers doit pouvoir bénéficier d’une alternative à la voiture individuelle, où qu’il ou elle vive sur le territoire et quels que soient ses moyens financiers, c’est notre objectif pour la fin de notre mandat. Cela implique de repenser la voirie des villes, mais aussi de relier les communes de Grand Poitiers entre elles : soit par des pistes cyclables, soit par le train, soit par un réseau de bus étendu.

Et c’est aussi un changement de mode de vie pour les urbains ! Prendre le bus, sortir son vélo, enfiler ses chaussures pour profiter d’une belle mati- née de printemps en traversant le Clain pour aller travailler : voilà de nouvelles habitudes que les Poitevins pourront bientôt prendre car Poitiers Collectif entend changer la ville, la rendre plus apaisée, moins bruyante et plus sûre pour tous, y compris les plus vulnérables.

Pour avoir les moyens de nos ambitions, c’est avant tout une question de cohérence globale : plutôt que de financer les transports polluants d’une minorité, avec l’aéroport de Biard (qui d’entre nous prend l’avion ?), nous mettrons plus de moyens pour développer les mobilités propres pour tous : engager la réouverture de lignes de TER comme Poitiers – Mignaloux – Chauvigny, développer les bus…

Nos propositions

Mieux adapter les transports collectifs aux besoins des poitevins

1- Une priorité : améliorer l’offre de bus.

  • De manière générale : des bus plus fréquents et plus fiables ;

  • Plus de bus pendant les vacances scolaires et la nuit ;

  • Plus de bus sur les lignes les plus fréquentées : entre le Campus de Beaulieu et le centre-ville ; entre le Futuroscope et le centre-ville ;

  • Des bus plus adaptés aux réalités professionnelles des femmes salariées, notamment celles travaillant sur la zone du Futuroscope ou Zone de la République : engager une étude sur les parcours de mobilité des flux de travailleuses poitevines, en particulier résidant dans les QPV, puis adaptation des horaires et lignes de bus en conséquence.

  • Inclure dans les projets les problématiques d’accessibilité et de sécurité dans les transports, notamment pour les femmes (service de nuit sécurisant, arrêts à la demande, etc.)

2- Aller vers une offre de transport collectif pour chaque habitant de Grand Poitiers (bus, train, covoiturage organisé, etc.) ;

3- Repenser les transports collectifs par rapport à la vie de l’Université et du CHU : renforcer les connexions entre les différents pôles ; renforcer la tarification solidaire pour les étudiants ; structurer une offre de covoiturage.

Garantir l’accès de toutes et tous à une mobilité plus propre

1- Étendre la tarification solidaire : pour les publics les plus précaires, pour les étudiants, pour les personnels du CHU

2- Tester, dès le début du mandat, la gratuité partielle sur le réseau de bus, mais aussi sur le réseau de vélos ; puis l’étendre après évaluation.

3- Engager une étude sur la situation économique de Vitalis. L’augmentation significative du versement transport des entreprises pourra pleinement être envisagé, comme un moyen au service du développe- ment des mobilités collectives.

4- Soutenir les projets de mobilité solidaire sur Grand Poitiers, en partenariat avec les acteurs de l’insertion.

Réduire les transports polluants, développer les mobilités responsables

1- Réduire la place et la vitesse de la voiture :

  • Proposer aux quartiers qui le souhaitent, dans le cadre d’une concertation locale, de diminuer la vitesse de circulation automobile à 30 km/h ;

  • Voir l’ensemble des propositions visant à rendre les mobilités douces (vélo, train, bus) plus accessibles. Notre objectif : offrir à chaque poitevin une alternative réelle, aux caractéristiques plus favorables (confort, durée, coût), par rapport à la voiture.

2- Se désengager progressivement du financement de l’aéroport de Poitiers Biard ;

L’aéroport de Poitiers-Biard coûte plus de 2 millions d’euros d’argent public par an. Sa gestion est déficitaire, et l’argent public est massivement perçu par une compagnie low-cost, Ryanair. Sur 12 ans, c’est plus de 24 millions d’euros qui seront dépensés, un argent qui ne bénéficiera qu’à très peu d’habitants : qui d’entre nous prend l’avion à Poitiers ? Aujourd’hui, il est urgent d’accorder moins de moyens pour les transports polluants d’une minorité, plus de moyens pour des transports plus propres, plus accessibles à tous, au quotidien.

C’est pourquoi Poitiers Collectif se prononce pour le désengagement de l’aéroport de Biard, pour toutes les lignes commerciales – cas particulier pour le CHU pour lequel des alternatives devraient être recherchées. Nous casserons le contrat liant actuellement la collectivité au gestionnaire de l’aéroport, sur un motif d’intérêt général, en nous faisant aider d’acteurs juridiques œuvrant pour la justice climatique (Notre Affaire à Tous).

Enfin, sur la gestion du désengagement progressif de l’aéroport, nous affirmons :

  • Notre attachement à la concertation ;

  • Notre attachement à la bienveillance et l’accompagnement vis-à-vis des salariés ;

  • Notre attachement au fait de développer par la même occasion l’alternative ferroviaire / les alternatives de mobilités douces et collectives, pour toutes et tous.

Nous affirmons aussi une position politique contre les vols intérieurs, pour lesquels des alternatives doivent systématiquement être proposées.

3- Développer le train :

  • Lancer et animer le projet de réouverture de la ligne TER Poitiers-Chauvigny, avec les partenaires concernés (Région, État…).

  • Nous engager pour le maintien et le développement de la ligne de TER Poitiers-Châtellerault ;

  • Soutenir, par tous les moyens dont dispose la collectivité, le re-développement des trains de nuit (plaidoyer public, valorisation de ce mode de déplacement touristique voire professionnel, soutien financier à l’arrivée de lignes à Poitiers)

4- Développer les déplacements nature :

  • Dans les projets d’aménagement, créer des voies vertes ou coulées vertes pour faciliter les déplacements au sein d’un quartier et entre quartiers par les mobilités douces et favoriser la Trame verte et bleue (pour la végétalisation et la biodiversité).

  • Développer le vélo

Quelle politique cycliste ?

1- Massifier la place du vélo dans la ville (infrastructures, équipements) :

  • Développer massivement le réseau de pistes cyclables sécurisées sur Poitiers et Grand Poitiers comme une priorité de la mobilité douce ; réduire les 2×2 voies en agglomération au profit de couloirs bus/cyclables ; garantir la continuité des itinéraires cyclables ; sécuriser les pistes cyclables existantes et les futures pistes ;

  • Finaliser et mieux valoriser les véloroutes et voies vertes : EV3 (véloroute européenne qui passe à Chauvigny, Bonnes, La Chapelle-Moulière et Jardres) et V94 (véloroute qui relie Poitiers à Chauvigny) et créer d’autres itinéraires vélo pour le tourisme sur le territoire.

  • Pour tous les aménagements en faveur des cyclistes et des piétons, partir de nombreuses études déjà existantes sur Poitiers : issues des associations, des conseils citoyens, et du baromètre des villes cyclables.

  • Poursuivre le développement de parkings à vélo dans tous les quartiers, y-compris des parkings longue durée ;

  • Créer des parkings à vélos dans toutes les résidences gérées par les bailleurs sociaux.

2- Développer l’offre publique de vélos

  • Augmenter le parc de vélos et vélos électriques publics mis à disposition des habitants, et ainsi, réduire les délais d’attente pour la location ; proposer un parc de vélos électriques spécifiquement dédié à la population étudiante ;

  • Mettre en location un/des vélos cargos ;

  • Tester un système de vélos électriques gratuits en libre-service ;

  • Équiper les bus de rails à vélo (s’inspirer de ce qui fonctionne au Canada !)

3- Inciter les acteurs locaux à s’engager :

  • Avoir des élus qui se déplacent à vélo !

  • Mettre en place l’indemnité kilométrique à vélo pour les élus et salariés de l’administration municipale ; inciter les entreprises et associations du territoire à le faire ;

  • Proposer des aides pour l’installation des parkings à vélo pour les entreprises du territoire

4- Soutenir et valoriser les acteurs du vélo sur le territoire :

  • Faire de l’accueil du Tour de France une opportunité pour valoriser les acteurs locaux du vélo (organiser une fête du vélo à l’occasion du passage du Tour), dans la suite de l’Appel à projets déjà lancé ;

  • Massifier les services aux vélos sous toute forme (boutiques d’occasion, ateliers de réparation, …), avec des soutiens financiers et logistiques dédiés ; mieux les valoriser.