Renforcer les solidarités

La crise écologique menace en premier les plus vulnérables d’entre nous (les plus dépendants de leur voiture et donc du prix de l’essence ; les moins bien isolés, et donc les plus dépendants de leur facture d’énergie…), et elle se double d’une urgence sociale : les crises sociales se multiplient et s’aggravent, et aujourd’hui 22,4% des habitantes et habitants de Poitiers vivent sous le seuil de pauvreté. C’est une réalité qui nous oblige à tout tenter, à expérimenter des solutions innovantes, en nous appuyant sur les artisans quotidiens de la solidarité. C’est pourquoi nous engagerons une réflexion sur l’expérimentation à l’échelle municipale d’un revenu minimum social garanti, permettant de lier transition écologique et meilleure répartition des richesses dans la lutte contre la pauvreté. Nous pourrons nous inspirer de l’action de Damien Carême à Grande Synthe !

L’urgence sociale, la peur de l’avenir, fragilisent aussi les liens sociaux. L’éloignement et la déshumanisation des services publics excluent encore davantage les plus fragiles (personnes âgées, migrants).

Or, pour faire face aux défis qui nous attendent, il est impératif de préserver et renforcer l’entraide, la coopération, la solidarité, dans le quotidien de chaque habitant.

Une municipalité ne peut pas tout. Notre premier engagement sera de reconnaître et soutenir celles et ceux qui font vivre la solidarité au quotidien dans notre ville : les associations, les maisons de quartier, le CCAS, dont le budget sera garanti, et envers qui tous les efforts seront faits pour leur faciliter la vie.

Attentifs à protéger chaque citoyen, et à donner à chacun les moyens d’exercer ses droits et sa liberté, nous accorderons une attention particulière aux personnes les plus fragiles : les femmes les plus précaires, les réfugiés, les étudiants… mais aussi nos aînés, trop souvent oubliés des politiques publiques. Arrête t-on d’être citoyen passé un certain âge ? Comment prendre en compte les besoins des personnes âgées, si on ne recueille pas leur avis ? L’isolement, la précarisation des personnes âgées est une réalité que nous ne souhaitons pas accepter.

Nos politiques seront guidées par un impératif de solidarité et de justice sociale, entre toutes les générations, entre tous les quartiers, entre tous les habitants et habitantes de la ville.

Nos propositions

Une priorité : maintenir et développer des services publics adaptés aux usages des habitants
1- Un Service public social et de santé garanti et renforcé :
  • Accompagner l’évolution à la hausse du budget du CCAS, pour maintenir le service et les conditions de travail au moins au niveau actuel
  • Soutenir l’émergence de Centres de santé, portés à l’échelle des quartiers par et pour des habitants et associations.
  • Avoir une politique volontariste en faveur de la lutte contre le VIH : Renforcer l’information sur les traitements post-exposition au VIH, dans tous les lieux médico-sociaux ; favoriser la formation des personnels (notamment à l’accueil) des centres de santé municipaux et des établissements financés par la mairie, favoriser l’émergence d’associations de santé communautaires pour proposer des actions de prévention et de dépistage rapide (de type la Vie, Centre de santé des 3 Cités, Relais Georges Charbonnier), favoriser l’information et l’accès aux Traitements Post Exposition au VIH.

 

2- Un Service Public plus accessible :
  • Mettre en place un grand plan municipal sur l’inclusion numérique du service public, vis-à-vis des différents usagers ;
  • Mieux adapter les horaires (ouverture le samedi, en soirée, entre midi et deux…) et organiser davantage de guichets uniques décentralisés dans les différents quartiers.
  • Pour toutes les démarches administratives, ou réunions organisées par la collectivité (concertations…), proposer des facilités concernant la garde d’enfants (en particulier pour les jeunes parents salariés, les jeunes élus ou responsables associatifs, etc.)

 

3- Un Service Public permettant un accès effectif aux droits :
  • Soutenir le dispositif « clinique du droit », et mettre en place des permanences juridiques ouvertes à tous et gratuites, ou soutenir les associations qui en proposent, en particulier pour des publics spécifiques (migrants, personnes âgées…)

 

4- Un Service Public simplifié : pour toutes les démarches administratives vis-à-vis de la collectivité, en particulier pour les associations : simplifier au maximum les dossiers, les interfaces, et ne pas systématiquement tout dématérialiser. Voir la proposition « Guichet unique » dans la partie « Développement local ».
Fonder la solidarité sur le partenariat avec les Maisons de quartier

1- Garantir le budget en fonctionnement des Maisons de quartier (2e budget municipal) ;

2- Poursuivre et amplifier le plan de rénovation des Maisons de quartier (notamment à venir CAP Sud, 3 Cités Clos Gaultier, le Local) ;

3- Garantir l’autonomie des Maisons de quartier actuelles et futures ; ainsi, la Maison du projet de l’ANRU aux Couronneries sera pilotée de manière partenariale par la Maison de quartier, avec d’autres acteurs du territoire (l’Eveil, Sanza…)

Pour une ville accueillante pour chaque être humain

Plus qu’une « crise migratoire », nous faisons face, aujourd’hui, à une « crise de l’accueil », pour reprendre les mots de Damien Carême.

 

L’accueil inconditionnel des personnes migrantes est un impératif humaniste, à réaffirmer au quotidien. Chaque humain a le droit à vivre dans la dignité, et cet engagement commence par nous, à l’échelle locale, car des moyens d’agir existent : aider à l’accès aux premières nécessités, à la santé et à l’hébergement, accès aux droits et à la langue française…

 

Poitiers sait accueillir l’Autre : son tissu associatif organisant l’hospitalité fait notre fierté, et les artistes réfugiés avec le beau symbole de la Villa Bloch. Poitiers doit pouvoir faire de l’accueil inconditionnel une réalité quotidienne, pour les réfugiés actuels et à venir. Sans frontière directe, Poitiers pourrait avoir la fierté d’être la première ville d’accueil des réfugiés climatiques, via des partenariats avec des villes menacées.

 

Accueillir l’Autre, aujourd’hui et demain, citoyens, associations, élus : notre engagement compte, pour faire vivre l’accueil inconditionnel de proximité !

 

 

1- Garantir et renforcer massivement le soutien financier et logistique (mise à disposition de locaux) aux associations qui organisent l’accès des réfugiés aux premières nécessités, à un hébergement, leur accès aux droits, l’apprentissage de la langue, premier vecteur d’intégration sociale ;

2- Avoir systématiquement des interprètes dans les instances municipales, voire mis à disposition des associations, pour aider à la prise en charge des personnes ;

3- Faire adhérer Poitiers à l’Association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA) ;

4- En partenariat avec le Centre Henri Laborit, organiser des équipes de psychiatrie mobile ou tout du moins implantées en centre-ville, notamment à destination des personnes migrantes, afin de prendre en charge les traumatismes vécus avant ou pendant la migration, ou le stress lié à la précarité de l’accueil en France ;

5- Organiser un festival du type « Refugee food festival » à l’échelle de la ville ;

6- Renforcer les temps du type «mois d’accueil des étudiants» ou «accueil des étudiants internationaux». Création / amélioration de la signalétique et des «guides de Poitiers» bilingues.

7- Mise en place ou extension d’un ou plusieurs lieux d’accueil de jour et de nuit et de restauration pour les migrants et les SDF, en gestion associative dans la mesure du possible.

Pour une ville attentive à toutes les générations

1- Intégrer les aînés dans les dispositifs de participation citoyenne : solliciter activement la parole des personnes sénior, les associer largement aux projets citoyens et associatifs dans leurs quartiers.

2- Créer un point info retraite à la mairie et dans les mairies annexes, avec une permanence bi-hebdomadaire, pour guider et accompagner les personnes au moment de leur départ en retraite, en lien avec le tissu associatif et éducatif (écoles, universités), dans l’objectif de favoriser l’accès au droit, lutter contre la précarité des aînés, et l’isolement / la dépression des aînés. Garantir pour chaque aîné, à l’échelle de son quartier, la proposition d’une activité collective et sociale intergénérationnelle une fois par semaine.

3- Soutenir, via tous les moyens dont dispose la collectivité, l’accompagnement à domicile des personnes âgées pour permettre le maintien à domicile le plus longtemps possible.

4- Soutenir l’émergence de projets d’habitat partagé intergénérationnel.

5- Augmentation du nombre de place en EHPAD et UHPAD. Etudier la pertinence et la faisabilité d’un nouvel EHPAD municipal.

6- Soutenir les programmes associatifs favorisant le lien intergénérationnel, comme les projets de type « Silver Geek ».

Pour une ville sécurisante et protectrice pour les plus fragiles

1- Augmenter le nombre de médiateurs sociaux, qui sont actuellement en nombre insuffisant sur Grand Poitiers ;

2- Développer les dispositifs de type « frigos solidaires », dans différents quartiers ;

3- Installer des casiers solidaires pour les SDF (sur l’exemple de Montreuil et Rouen).

4- Engager une réflexion sur l’expérimentation à l’échelle municipale d’un revenu de base correspondant à un minimum social garanti, permettant de lier transition écologique et meilleure répartition des richesses dans la lutte contre la pauvreté.

Pour une ville engagée pour les droits des LGBTQI+

Chacun.e doit pouvoir trouver sa place et s’épanouir pleinement dans sa ville. C’est pourquoi Poitiers Collectif s’engage à favoriser la cohésion sociale et améliorer le quotidien des personnes lesbiennes gaies, bisexuelles, transgenre et intersexe, par des actions concrètes de luttes contre les discriminations et violences à leurs égards. Un enjeu de citoyenneté, d’éducation et de santé publique qui doit allier la mairie, les associations et les citoyen-e-s.

 

1- Une municipalité accueillante et non-discriminatoire
  • Organiser une concertation régulière avec les acteurs associatifs LGBTQI+ et santé afin d’étudier le bilan de l’action municipale et de mieux cerner les besoins locaux.
  • Former/sensibiliser les agents municipaux en charge de l’accueil ainsi que les agents du service social (CCAS) pour permettre un bon accompagnement des personnes LGBTQI+.
  • Accompagner les actions de visibilité et montrer l’implication de la municipalité en étant présents lors des événements publics LGBTQI+ des débats organisés sur les thématiques LGBT et santé/VIH.
  • Associer les bibliothèques municipales aux actions éducatives de sensibilisation.

 

2- Une municipalité engagée dans une lutte contre les violences et les discriminations LGBTI+
  • Prendre en compte les droits LGBTQI+ et la lutte contre les discriminations dans l’ensemble des partenariats de la municipalité
  • Appuyer les associations locales pour prévenir et lutter contre l’isolement et le suicide des jeunes, par le renforcement de la capacité d’accueil en hébergement des jeunes (trop de demandes auprès du Refuge en 2019).
  • Renforcer la formation de l’ensemble des personnels éducatifs, notamment autour des enjeux de harcèlement ;
Pour une ville engagée pour les femmes, dès le plus jeune âge !
1- Soutenir particulièrement les femmes en situation de précarité :
  • Proposer des solutions de garde d’enfants mieux adaptées aux conditions sociales et de travail des femmes célibataires (voir Priorité « éducation ») ;
  • Mieux adapter les horaires et parcours de lignes de bus aux réalités professionnelles des femmes salariées (voir Priorité « Mobilités ») ;
  • Augmenter le soutien aux associations accompagnant les travailleurs et travailleuses du sexe, sans parti pris partisan (CIDFF, Médecins du Monde) ;
  • Augmenter le soutien aux associations de lutte contre les violences faites aux femmes, renforcer les actions de sensibilisation publiques et les systèmes d’aide d’urgence ;

 

2- Prendre en charge les frais de garde des jeunes femmes élues, participantes à l’assemblée citoyenne, agentes de la collectivité, et partenaires, lorsqu’ils doivent assister à des réunions tardives ;

 

3- Renforcer la sensibilisation dans tous les espaces éducatifs :
  • Proposer des formations à destination des personnels à l’éducation non genrée dès les crèches ;
  • Financer des actions de prévention des violences sexistes et des inégalités femmes/hommes dans les écoles et dans tous les temps éducatifs ;

 

4- Pour une politique du sport féminin : accorder une égale visibilité dans la ville (par exemple, valoriser le TTACC  féminin) au sport féminin vis-à-vis du sport masculin, et une égale présence des élus ; maintenir des critères de « bonus » de subventions pour les clubs s’engageant particulièrement pour la pratique féminine ;