Ouverture du Conseil municipal par Léonore Moncond’huy
La Maire de Poitiers ouvre ce Conseil en évoquant les effets, d’ores et déjà visibles à Poitiers et en France, du changement climatique. Une sécheresse particulièrement lourde, à tel point que dans les prochains jours nous allons passer sur le territoire de Poitiers en seuil de crise. Notre approvisionnement en eau est donc menacé. Le changement climatique est là, et ses effets nous disent les changements d’ampleur auxquels il nous faudra faire face. Pendant ce temps, les patrons d’Engie, de Total et d’EDF ont appelé les citoyens à une sobriété d’urgence face à la flambée des prix de l’énergie : il y a une forme de cynisme à en appeler une nouvelle fois à la responsabilité individuelle, alors que les dividendes de ces entreprises n’ont jamais été aussi élevés. Alors qu’un changement systémique est attendu, ceux-ci refusent d’y prendre part.
Une période pleine d’incertitudes, pleine d’inquiétudes pour les citoyennes et les citoyens. Mais dans ce contexte, nous croyons fermement que les collectivités locales, et les mairies avant tout, sont aux premières loges des réponses à apporter.
Face à la peur et l’incertitude, nombreux sont ceux qui se tournent vers le repli identitaire : 80 députés du Rassemblement National à l’Assemblée Nationale montrent que l’extrême-droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir. On ne peut pas l’ignorer, même à Poitiers. Notre rôle consiste avant tout à tenir bon sur nos repères, à avertir du danger que fait peser l’extrême-droite pour la démocratie. Mais notre rôle est aussi d’être à l’écoute de chaque citoyen. Ces citoyens qui se sentent aujourd’hui relégués, oubliés, méprisés. Nous devons faire la preuve, avec les citoyens, que les solutions sont collectives et politiques.
C’est avec ce contexte à l’esprit, qu’à Poitiers nous portons si fort l’urgence de l’innovation démocratique : en multipliant les espaces de contact, d’échanges comme avec l’Assemblée Citoyenne et Populaire. Face à l’ampleur de la tâche, notre démarche est humble ; elle est exploratoire ; imparfaite, sans doute, mais elle est portée par la réelle volonté d’avancer pour que chacune et chacun se sente partie prenante de la vie commune.
Point sur l’Assemblée Citoyenne et Populaire de Poitiers, par Ombelyne Dagicour
Contexte : suite au Conseil municipal du 7 mars qui actait la création de l’Assemblée Citoyenne et Populaire de Poitiers, le groupe « Poitiers, l’avenir à taille humaine » a intenté un recours juridique pour vérifier la légalité de ce dispositif de démocratie participative. Dans sa réponse, la préfecture ne remet pas en cause l’existence de l’Assemblée, mais demande que ses fondements juridiques soient davantage précisés.
Ombelyne Dagicour souligne que la réponse de la préfecture n’a rien d’étonnante, dans la mesure où l’Assemblée Citoyenne et Populaire constitue un dispositif démocratique inédit et original. Elle est l’aboutissement d’une démarche expérimentale, fruit d’une co-construction entre des élus, des habitants et des services de la ville. Et donc, dans sa raison d’être autant que dans ses principes de fonctionnement, l’Assemblée Citoyenne et Populaire est un dispositif nouveau, qui vient questionner, qui bouscule, qui peut faire réagir les élus comme les institutions. Cela arrive souvent, d’ailleurs, pour ce type d’innovation.
Contrairement aux propos tenus par les élus du groupe « Poitiers l’avenir à taille humaine », notamment dans la presse, la volonté de l’équipe municipale avec cette Assemblée n’a donc jamais été de ne pas respecter la loi : les travaux du groupe de préfiguration ont régulièrement été présentés, débattus, au sein du comité de pilotage, et le service juridique de la mairie a effectué toute la relecture de la délibération votée en Conseil municipal.
Dès lors, la décision de la préfecture, qui ne remet pas en cause la légalité de cette Assemblée, va nous permettre d’améliorer la qualité du texte et donc de consolider la création de ce nouveau dispositif. Les citoyens demandent certainement autre chose que des polémiques superflues et des postures politiciennes : ils exigent que l’on soit leurs représentants, que l’on soit responsables et à la hauteur du défi démocratique.
C’est pourquoi nous avançons : la 1ère Assemblée Citoyenne se tiendra ainsi le 8 octobre, et c’est durant cette Assemblée que nous allons consulter les poitevines et les poitevins sur le sujet qui sera sélectionné pour y travailler ensemble.
Création d’une Société Publique Locale entre Poitiers et Grand Poitiers, par Robert Rochaud
Pour réaliser ses ambitions en matière de transition écologique et sociale sur le territoire, la ville souhaite créer une Société publique locale avec Grand Poitiers : cette société peut en effet se voir confier des travaux sans appel d’offre, car elle travaille uniquement pour la ou les collectivités qui en sont actionnaires. Qu’attendre de cette SPL ? Qu’elle soit capable de réaliser toute opération d’aménagement, toute étude préalable, procéder à toute acquisition ou cession d’immeuble.
Cette SPL fait donc partie des outils dont nous souhaitons nous doter pour améliorer l’efficacité de la mise en œuvre de nos investissements, et pouvoir tenir les engagements que nous avons pris vis-à-vis des citoyennes et des citoyens. L’enjeu est notamment d’améliorer les équipements publics qui ont besoin de l’être urgemment.