Des écoles qui respirent : bâtir, végétaliser, ouvrir 

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Des écoles qui respirent : bâtir, végétaliser, ouvrir 

L’éducation est une des principales compétences de toute municipalité et pourtant, elle intervient peu en apparence sur le temps scolaire, dont les personnels et les programmes dépendent de l’Éducation nationale. 

Principale compétence mais aussi champ très vaste : les élu.es et les services éducatifs, à l’échelle de la ville, gèrent tout le patrimoine scolaire – maternel et élémentaire : les bâtiments, les cours, le mobilier intérieur, les équipements (notamment numériques), les personnels (notamment les animateurs et animatrices du périscolaire, les personnels d’entretien, concierges et ATSEM), ainsi que les offres pédagogiques proposées aux équipes enseignantes (parcours citoyens, classes de ville, etc.).

En quelques chiffres, à Poitiers : 45 écoles, 6 300 enfants, plus de 600 agents.

Cette introduction un peu technique permet de délimiter le champ d’intervention à l’échelle municipale, mais elle ne dit pas encore la dimension, ni l’optique politique que l’on peut insuffler à une organisation quotidienne et nécessaire, centrée autour des enfants et de leur famille.

Alors, Nous allons vous raconter ce que nous avons fait ces six dernières années, parce que nous pouvons être fiers de nos réalisations, de nos actions et, plus globalement, de notre projet éducatif global. Posséder les bâtiments de 45 écoles est une richesse, mais aussi une responsabilité et un enjeu. C’est un lieu de vie essentiel qui doit favoriser la relation pédagogique, le bien-vivre ensemble, les échanges et le confort.

Notre première fierté : entretenir, rénover et construire des écoles

La Ville de Poitiers s’est ainsi dotée d’un budget important pour entretenir, rénover, réhabiliter les écoles, et même en construire de nouvelles – ce qui est rare dans un mandat.

En 2021, nous avons finalisé la rénovation globale et énergétique de l’école Brassens (maternelle et élémentaire).

En 2022, nous avons mené la réfection de la toiture de Pablo-Neruda et de l’école des Minimes. Cette même année, nous avons lancé la construction de l’école Montmidi, maternelle exemplaire à bien des égards : biodiversité, confort thermique, accessibilité et bien-être à l’école.

À côté de ces grands chantiers, nous avons réalisé des travaux conséquents financièrement, comme le désamiantage de Saint-Exupéry, qui ont permis des économies en termes de fluides et de confort thermique, ou encore des remplacements de chaudières.

En 2024, une rénovation énergétique lourde a été engagée à la maternelle Porte de Paris, avec des travaux d’abaissement et d’isolation du plafond. C’est aussi l’année où nous avons commencé les travaux du groupe scolaire Andersen, constitué d’une maternelle et d’une élémentaire. Située en quartier prioritaire, cette école – l’une des plus importantes de Poitiers – a été inaugurée le 30 septembre.

Enfin, en 2025, nous lançons une rénovation thermique globale des écoles maternelle et élémentaire de la Grange Saint-Pierre, ainsi qu’un désamiantage de l’école Condorcet, sans oublier le lancement tant attendu des rénovations des écoles Pagnol et Perochon.

Végétalisation et biodiversité dans les cours des écoles : place au vivant !

Bien sûr, il y a les murs… mais il y a aussi la vie dans les cours d’école. C’est pourquoi nous avons fait de leur végétalisation un axe fort de notre programme.

Deux principes ont guidé notre action :

  • des réaménagements complets,
  • et des interventions plus minimalistes pour améliorer l’existant.

Huit cours d’école neuves ou existantes ont ainsi été aménagées, avec un standard de 50 % minimum de surface végétalisée, une réflexion sur la réappropriation non genrée de l’espace, et une adaptation globale au changement climatique.

Au total, 17 écoles ont également bénéficié de travaux plus modestes dans leurs cours : installation de carrés potagers, plantations d’arbustes, nichoirs, abris, récupérateurs d’eau, ainsi que de nombreuses interventions pédagogiques.

Tous ces projets ont été menés en concertation et en coconstruction avec les usagers : enfants, équipes éducatives, personnels de l’école.

Quelques exemples :

  • En 2021, installation d’un poulailler à Alphonse-Daudet.
  • Toujours en 2021, création d’un jardin partagé à Tony-Lainé
  • En 2022, nous avons mené 6 projets de densification du patrimoine arboré et des jardins, ainsi que 2 projets de réhabilitation globale lourde, avec l’école maternelle Jacques-Brel et le groupe scolaire Paul-Blet.

Tout au long du mandat, nous avons mené des projets de densification du patrimoine arboré et de création de jardins scolaires. Nous avons également largement végétalisé les façades afin de réduire l’inconfort thermique, notamment en été. Douze écoles ont ainsi bénéficié de cette isolation verte, parmi lesquelles les écoles Daudet, Perrault, Neruda, Bouloux, la Licorne, Brel ou Damien-Allard. En 2024, nous poursuivions la végétalisation et la réhabilitation massive de deux cours d’école, avec les maternelles Tony Lainé et l’école Saint-Exupéry. Ces établissements atteignent désormais 50 % d’espaces végétalisés, contre environ 30 % précédemment.

La description de cette grande fierté ne serait pas complète sans parler des animaux. En effet, dans le cadre du périscolaire mais aussi de l’aménagement des écoles, les animaux ont eu toute leur place. Ce lien avec le vivant nous paraît essentiel. En 2021, un poulailler a été installé à l’école maternelle Daudet. La même année, tous les agents périscolaires ont été sensibilisés à la relation entre l’Homme et l’animal. De nombreuses actions ont été organisées avec les enfants : médiation animale, découverte des petites bêtes au sol, rencontres avec la SPA.En 2022 et 2023, la thématique principale annuelle du périscolaire a porté sur la biodiversité : rythme des saisons, cycles de l’eau, sensibilisation par les animateurs et animatrices. De nombreux intervenants ont enrichi ces activités, tels que des apiculteurs ou des éthologues. Les enfants ont participé à divers projets : Les enfants de la planète, Les animaux de la ferme, À la découverte de nos amis de l’océan, Tous ensemble pour la nature ou encore Le jardin de mon école. En 2024, ce projet s’est renforcé avec des activités périscolaires dédiées aux fonds marins

Entrer dans l’école pour mieux en sortir et découvrir le territoire

La troisième fierté de notre mandat a été de permettre aux enfants de sortir davantage de l’école, en favorisant l’éducation dehors et les classes découvertes.

Dès le début du mandat, nous avons pu constater qu’il fallait d’abord former nos personnels pour mieux accompagner cette ouverture sur l’extérieur. Ainsi, en 2021, une journée pédagogique destinée aux personnels de la mairie a porté sur l’éducation dehors, animée par l’association Graine. En 2022, nous avons commencé à distribuer des kits nature dans les écoles pour soutenir les projets d’éducation dehors. Quinze écoles ont ainsi pu en bénéficier, pour un montant global de 15 000 €.

Et puis il y a eu ce grand évènement national qui s’est tenu à Poitiers : les premières Rencontres internationales de la classe dehors. Cinquante-deux classes, dont vingt-huit de Poitiers, y ont participé, représentant environ 1 200 élèves.

Enfin, les classes découverte, qui permettent aux enfants de partir en séjour éducatif à l’extérieur, ont également été développées. En 2023, nous avons renouvelé le dispositif de soutien aux séjours avec nuitées, afin de faciliter les démarches administratives des écoles et de favoriser les départs, en privilégiant la proximité. L’objectif était que chaque enfant puisse partir au moins une fois durant sa scolarité. Un catalogue de propositions a été constitué avec des acteurs et partenaires locaux, offrant des séjours « clé en main » mais adaptables aux projets pédagogiques des enseignants. Des critères de recevabilité ont été mis en place pour mieux répartir les financements publics. Le calcul de l’aide repose désormais sur un forfait par jour et par enfant : 10 €, ou 14 € pour les enfants issus des QPV. L’instruction des dossiers de classes découvertes a été menée en partenariat avec les parents, les conseillers pédagogiques de l’Éducation nationale et les élus. Un accompagnateur ville a été mis à disposition pour chaque projet. Enfin, l’enveloppe financière consacrée aux classes découverte a été doublée en quatre ans, passant de 30 000 € à 60 000 € prévus pour 2025. 

Nous aurions pu aussi parler de l’accompagnement des plus vulnérables, des dispositifs qui favorisent la mixité, l’inclusion ou l’accompagnement à la parentalité : ce sont d’autres fiertés sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir. Il s’agissait en ce début d’automne, d’éclairer une politique menée sur l’ouverture et la nature, une politique qui prépare les enfants à grandir dans une ville dont ils connaissent les espaces, les arbres, les plantes et plus généralement le monde du vivant !