Les réactions virulentes suite à la campagne de sensibilisation de l’ADEME (Agence de la Transition Écologique) qui porte des messages de sobriété en dit long sur le chemin à parcourir encore pour limiter l’impact de notre vie quotidienne sur notre environnement. Cette campagne, sur un ton léger et humoristique, avait seulement pour but, en amont du Black Friday (événement commercial phare de la consommation), d’inciter tout un chacun à se questionner en amont sur la réelle utilité de l’achat d’un appareil de bricolage, d’un smartphone, d’une machine à laver ou d’un nouveau polo.
Cette campagne s’est aussitôt attirée les foudres des acteurs du commerce à l’échelle nationale mais aussi à l’échelle locale poitevine, et a même semé la zizanie jusqu’au sein du gouvernement puisque Bruno Lemaire (Ministre de l’Économie et des Finances) l’a ouvertement critiquée tandis que Christophe Béchu (Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) souhaite la maintenir !
L’enjeu est de taille : la surconsommation entraîne l’épuisement des ressources de la planète, de la pollution et des émissions de gaz à effets de serre pour la fabrication et l’acheminement des produits ainsi que la difficulté de gérer et traiter les déchets ainsi générés.
Une autre manière de consommer existe pourtant en achetant des produits plus durables et qualitatifs que l’on gardera plus longtemps et que l’on pourra plus facilement réparer, ou en louant des équipements dont on sait pertinemment qu’on ne les utilisera pas souvent.
Il y a quelques semaines des acteurs locaux ont pu amener les poitevin·e·s à se questionner sur l’impact de notre garde-robe sur notre environnement et à réfléchir sur une consommation plus soutenable et raisonnée en la matière : en effet, lors du Festival de la Mode Responsable, les organisateurs ont pu mettre en avant avec brio et grand succès :
- l’impact de la consommation de vêtements en étalant de manière très pédagogique et visuelle, , le « dressing d’une vie » d’un français sur toute une vie rassemblant près de 2000 vêtements et 200 paires de chaussures sur la place de l’Hôtel de Ville
- La possibilité de consommer différemment avec notamment un FripMarket de seconde main au sein même de la Mairie de Poitiers
- La mise en avant des acteurs locaux dans le cadre d’un magnifique défilé au Palais en promouvant ainsi les vêtements de qualité (qui durent plus longtemps et donc impactent moins l’environnement) et les vêtements seconde main.
Vendredi 24 novembre, jour du Black Friday (qui en réalité s’étale désormais sur plus d’une semaine pour certains commerces), d’autres acteurs poitevins se mobilisent pour proposer un Green Friday. Contrairement à ce que certains peuvent encore croire, la nécessaire économie circulaire, dont on parle de plus en plus, ne se résume pas à ne plus consommer du tout ou à savoir comment on recycle un produit quand on n’en a plus besoin ou qu’il est détérioré !
Et cette nouvelle manière de consommer n’est pas néfaste pour l’emploi local bien au contraire :
- acheter des vêtements plus durables favorisera les commerces locaux plutôt que l’achat d’impulsion sur un site de commerce en ligne de fast fashion,
- faire réparer ses objets (électroménager, informatique, téléphonie mais aussi vêtements) peut générer des nouveaux emplois pour la réparation et le reconditionnement.
L’ensemble des acteurs locaux engagés pour une consommation différente, responsable et éclairée (dont l’ADEME !), sont à féliciter pour leur action quotidienne car ils nous montrent une voie plus durable et malgré tout désirable de consommer !