Après plusieurs mois d’une campagne laborieuse, où les grands enjeux politiques de demain ont eu peine à s’imposer, l’élection présidentielle de 2022 est désormais terminée. À l’heure où nous écrivons ce texte, nous ne connaissons pas encore le nom de l’actuel président de la République. Ce dont nous sommes sûr·es, néanmoins, c’est qu’aucun changement d’ampleur pour répondre aux défis qui nous attendent ne pourra être entrepris sans un réel volontarisme politique de l’Etat. Crise environnementale, crise démocratique, crise sociale : l’urgence est là, et nous impose un changement de direction.
Toutefois, cette focalisation sur l’échelon national ne doit pas éclipser le rôle des collectivités dans la mise en œuvre de ces changements ! Malgré la dimension centralisatrice des politiques publiques en France, et en dépit des atteintes répétées à l’encontre de leur autonomie, les collectivités peuvent et doivent retrouver leur puissance d’agir. Ce sont elles, en effet, qui sont au plus proche des citoyennes et des citoyens. Ce sont elles qui connaissent au mieux les réalités, variées et nuancées, des territoires. Ce sont elles qui sont, enfin, en première ligne pour protéger et soutenir les habitant·es face aux crises.
À Poitiers, nous avons ainsi été élus avec l’idée qu’une municipalité ne doit pas se contenter d’appliquer des décisions prises plus haut ; mais, au contraire, qu’il est en son pouvoir de peser, d’agir localement, pour impulser des changements de société. Toute notre action est donc animée par la volonté de mettre en œuvre cette dynamique dans les 4 grands piliers qui fondent notre politique : écologie, démocratie, justice sociale et développement local.
Pour l’écologie, c’est ce que nous faisons notamment à travers le Plan Alimentaire Territorial. La ville de Poitiers, en lien avec Grand Poitiers, œuvre ainsi à la relocalisation de la production agricole sur le territoire et à la mise en place de circuits courts alimentaires. Une politique impulsée dès le début de notre mandat pour convaincre et mobiliser les acteurs concernés et qui porte d’ores et déjà ses fruits : les cantines de nos écoles et de nos EHPAD proposent davantage d’aliments sains et locaux ! Par la mise en œuvre de cette dynamique territoriale nous montrons qu’une certaine autonomie alimentaire est possible. Nous montrons aussi qu’un tel changement est dans l’intérêt de toutes et tous : agriculteurs, intermédiaires et consommateurs ! Alors que les gouvernements nationaux continuent de promouvoir une agriculture industrielle et de mettre en œuvre des politiques d’importation massive, nous prouvons qu’un changement de modèle peut être amorcé à l’échelon local !
Ce changement par le bas, nous le mettons aussi en œuvre dans le domaine de la démocratie. C’est le cas, par exemple, avec la création de l’Assemblée citoyenne et populaire de Poitiers. L’instauration de cette Assemblée représente une démarche inédite pour une ville aussi grande que Poitiers. Il s’agit là, en effet, d’une instance complètement indépendante, qui permettra aux citoyen·nes de délibérer entre eux et de se prononcer sur des sujets importants. Là encore, alors que le renouvellement démocratique attendus par les français·es se résume aujourd’hui à des dispositifs détournés ou méprisés comme le Grand débat national ou la Convention citoyenne sur le climat, nous construisons localement la démocratie de demain ! Un renouvellement démocratique qui passe aussi par de nouvelles habitudes. À chaque fois que cela est possible, nous construisons nos politiques publiques en concertation avec les habitant·es de Poitiers. Comme en témoigne le projet de rénovation du faubourg du Pont-Neuf : en parallèle à la phase d’expérimentation, nous avons recueillis les avis des riverain·es et des commerçant·es. Les résultats de cette concertation nous ont permis de revenir sur les scénarios initiaux, pour proposer un projet qui correspond aux attentes de chacun·e tout en respectant les enjeux écologiques et de mobilités pour lesquels nous avons été élus. Là encore, nous montrons que la politique ne se résume pas à décider d’un bureau, mais se construit au quotidien avec l’implication des citoyen·nes.
Enfin, nos politiques locales visent à impulser des changements structurels en matière de justice sociale et de développement local. Là encore, les attentes des français·es se voient méprisées au niveau national. Réforme de l’assurance-chômage, suppression de l’ISF, diminution des APL : toutes les récentes politiques mises en œuvre par l’Etat accroissent les inégalités et plongent les plus précaires dans de nouvelles difficultés. Face à une telle inaction, nous prenons les choses en main localement ! Au-delà d’un soutien financier en hausse pour les acteurs sociaux, comme le CCAS, nous agissons afin d’impulser de nouvelles dynamiques pour l’inclusion des plus fragiles. C’est le cas, par exemple, avec le programme « Ville amie des aînés », qui permettra de structurer des actions en faveur de l’inclusion des plus âgé·es et contribuer ainsi au bien-vivre ensemble. De même, la ville de Poitiers, avec Grand Poitiers, agit pour la justice sociale et le rayonnement local par le biais de la commande publique. Avec les principaux acteurs publics de la collectivité, elle entend mettre la commande publique au service des entreprises du territoire et favoriser, grâce à elle, l’emploi des plus précaires. L’argent de la collectivité va ainsi en priorité à celles et ceux qui en ont le plus besoin, montrant que nous sommes au rendez-vous de la relance !
Forte de ses nombreux engagements et initiatives citoyennes, de son tissu associatif et économique local, la ville de Poitiers a tous les atouts pour ouvrir la voie à une société écologique et démocratique au service de ses habitant·es.
Le groupe des élu·es de Poitiers Collectif