[Expression politique] De la fourche à la fourchette : vers une alimentation saine, locale et durable accessible à tou.te.s

Partager cet article

Partager cet article

La crise sanitaire nous a rappelé la fragilité de nos chaînes d’approvisionnement alimentaire. Si les camions, trains ou avions ne circulent plus, comment alimenter toute une ville ? Durant le confinement, nous sommes nombreux·ses à avoir (re)découvert les produits locaux de nos agriculteur·rices : souvent plus frais, de meilleure qualité, et pas forcément plus chers que les produits de grande surface. Sans aller jusqu’à une souveraineté alimentaire complète, les marges de progression vers une alimentation relocalisée sont réelles : aujourd’hui, seuls 1.5% des aliments consommés par les Poitevin·es sont produits localement. Alors, comment agir en faveur d’une transformation durable de notre modèle alimentaire à Poitiers ?

 

Vers une alimentation saine, de qualité, produite localement et durablement, accessible à toutes et tous les Poitevin.e.s.

 

D’abord, en activant le levier de la restauration collective et de la commande publique. Chaque année, les cantines des maisons de retraite, crèches, écoles publiques et résidences d’autonomie de Poitiers distribuent 1.2 millions de repas, le CHU 1.6 millions de repas. Dresser un cahier des charges ambitieux sur ces repas présente un double avantage : proposer aux enfants, aux patient·es et aux personnes âgées une nourriture saine, locale, de qualité et accessible financièrement ; et assurer aux agriculteur·rices des débouchés pour leur production et une juste rémunération de leur travail.

 

Ensuite, en coordonnant l’ensemble des acteurs de l’alimentation à l’échelle de Grand Poitiers pour se donner des objectifs communs ambitieux et les atteindre. Notre territoire fourmille de ressources, d’initiatives innovantes qu’une action concertée peut facilement décupler. Les enjeux sont à la fois environnementaux (protection de la ressource en eau, sauvegarde de la qualité des sols, préservation de la biodiversité, réduction de la distance parcourue par les aliments et donc baisse des émissions de CO2), économiques (structuration de filières locales, garantie des revenus des agriculteur·rices) et sociaux (accès juste et égal à une alimentation saine, lien renforcé entre milieu rural et milieu urbain). Le Programme Alimentaire Territorial vise précisément à répondre à ces défis majeurs, en partant comme toujours des besoins concrets des Poitevin·es. C’est pourquoi une grande consultation a été lancée sur la plateforme Je Participe : plus de 2500 personnes y ont répondu en un mois, preuve que le sujet est important pour toutes et tous. Les premiers résultats de l’enquête sont disponibles en suivant le lien ci-dessous :

 

Consultation Je Participe : et vous, que mangez-vous?

 

Enfin, les Poitevines et les Poitevins ne sont pas seulement consommateur·rices de denrées alimentaires : ils et elles peuvent aussi les produire ! Jardins familiaux, jardins partagés, potagers collectifs, toits végétalisés… L’agriculture urbaine est un formidable support d’éducation à la nature pour petit·es et grand·es, un moyen très simple de rencontrer des voisin·es et gagner en compétences sur le travail de la terre, et aussi une solution économique pour consommer des produits sains. Sans compter la satisfaction de manger des fruits et légumes issus de son propre travail ! C’est aussi un levier pour lutter contre le réchauffement climatique, l’imperméabilisation des sols, les îlots de chaleur en ville, et pour ramener de la biodiversité dans nos jardins, nos rues et sur nos toits. Enfin, se réapproprier les outils et les techniques de production alimentaire répond à un besoin démocratique : celui de pouvoir choisir ce que l’on mange, qui le produit, comment et à quel endroit. Se lancer dans l’agriculture urbaine, rejoindre un jardin partagé ou en monter un avec des voisins et l’appui de la municipalité, c’est partir à la (re)conquête de sa ville. Nous encourageons donc chacun·e à oser, innover, se rassembler : l’agriculture de demain, urbaine et rurale, est à inventer collectivement.