[3 questions à…] Amir Mistrih, adjoint à la Sécurité, tranquillité publique et stationnements

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Les élections municipales de 2020, avec Poitiers Collectif, marquent les débuts de ton engagement politique à Poitiers. Ça signifie quoi, pour toi, l’engagement politique local ?

Oui, avant les élections municipales je n’étais pas engagé politiquement. Mais étant commerçant à Poitiers, je trouvais qu’il y avait un vrai besoin d’échanges, de dialogue entre les habitants et commerçants d’un côté, et les élus de l’autre. J’avais le sentiment qu’on n’était pas tellement pris en compte. Et, avant les élections de 2020, des membres de Poitiers Collectif sont venus me voir, là où je travaille, pour se présenter et présenter leur programme. Et j’ai très vite soutenu leur initiative : non seulement parce que c’était une liste citoyenne, mais aussi parce que, justement, le dialogue avec les habitants, le fait d’être à leur écoute, étaient centraux à Poitiers Collectif. Après quoi j’ai donc sauté le pas, en m’engageant sur leur liste municipale. Donc pour moi, l’engagement politique local c’est ça : servir la ville, être à l’écoute des habitants.

La délégation que tu occupes est notamment en charge de la sécurité et de la tranquillité publique. Quel doit être, selon toi, l’axe clef d’une politique municipale en la matière ?

Pour moi la clef c’est la prévention. L’enjeu c’est de savoir comment, collectivement, on partage l’espace public, et pour cela il faut agir sur les comportements, sur la responsabilisation de chacun. Je ne dis pas que la répression est inutile, et qu’il faut arrêter de verbaliser les individus. Seulement, ce que l’on constate c’est que la répression, seule, n’agit essentiellement que sur les « symptômes » de l’insécurité : elle déplace le problème, mais ne le supprime pas. Si un individu, ou un groupe d’individus, est verbalisé pour des nuisances à un endroit, il y a de fortes chances qu’il poursuive ces nuisances à un autre endroit. La prévention, quant à elle, agit sur la personne elle-même, sur sa responsabilité. Il faut donc trouver le bon équilibre entre prévention et répression.

Et, évidemment, la prévention n’est pas simple à mettre en œuvre : on ne peut pas être présent à chaque fois qu’une incivilité est commise. Donc c’est un travail sur le temps long, qui exige des moyens humains importants. Le principe, là encore, c’est d’aller vers les gens, de les sensibiliser. C’est fastidieux, mais c’est ce qu’il y a de plus efficace.

Cela fait maintenant deux ans que tu es élu. Au cours de cette période, y’a-t-il un projet dont tu es fier ? Et quel souhait fais-tu pour la suite de ton mandat ?

Si je devais retenir un projet depuis qu’on est élu c’est celui du faubourg du Pont-Neuf. La phase d’expérimentation, la consultation des riverains et notre adaptation ont permis, je pense, de construire un projet qui fédère. Ça n’a pas été facile, mais justement cette difficulté nous a permis de gagner en maturité. On a su trouver des réponses, et montrer que la concertation n’est pas pour nous un slogan mais un principe de fonctionnement.

Pour la suite de mon mandat, mon souhait c’est que la Police Municipale soit reconnue à sa juste valeur et gagne sa place dans la ville. À Poitiers on a la chance d’avoir une Police Municipale qui est une vraie police de proximité. Les agents sont au service et à côté de la population. L’enjeu c’est que ce rapport, ce dialogue entre policiers municipaux et habitants regagne en sérénité : c’est la condition pour que tout le monde se sente en sécurité dans l’espace public.